info@baseball.ca  (613) 748-5606

Nouvelles

Image

Quantrill et Alomar au Temple de la renommée de baseball canadien

St. Marys, Ontario - Le lanceur canadien Paul Quantrill, qui occupe le 35e rang de l’histoire du baseball majeur pour le nombre de matchs disputés en carrière dans les grandes ligues et évidemment le premier rang pour cette même statistique chez les joueurs canadiens, et Roberto Alomar, un des meilleurs joueurs de l’histoire des Blue Jays de Toronto, seront intronisés au Temple de la renommée du baseball canadien le 19 juin prochain à St. Marys, en Ontario.

En plus de ce duo d’ex-joueurs des Blue Jays, deux Montréalais, Calvin Griffith et Alan Roth, seront également intronisés à titre posthume.

Calvin Griffith, qui a amorcé sa carrière de 60 ans dans le baseball en tant que préposé au bâton avec les Sénateurs de Washington, a connu une brève carrière dans les ligues mineures avant de joindre les rangs du deuxième étage chez les mêmes Sénateurs. Et pas n’importe quel poste. Il a en effet acquis la propriété de l'équipe en 1955, formation qu’il a déménagée au Minnesota en 1961. Il a été propriétaire des Twins jusqu'en 1984. Calvin Griffith, qui est décédé en 1999 à l’âge de 87 ans, sera représenté par son fils Clark lors de la cérémonie d'intronisation.

Quant à Alan Roth, reconnu comme le « Père des Sabermetrics » par Bill James, il a été un pionnier qui n’a ménagé aucun effort pour convaincre les équipes de baseball d’utiliser les statistiques comme stratégie de match. Après avoir cumulé des statistiques pour les Canadiens de Montréal de la Ligue nationale de hockey, Roth est devenu le premier statisticien à temps complet d’une équipe de baseball des ligues majeures quand le président et directeur gérant des Dodgers de Brooklyn, Branch Rickey, l’a embauché en 1947. Alan Roth, qui sera représenté par son fils Michael lors de la cérémonie d’intronisation, est décédé en 1992 à l’âge de 74 ans.

« Quantrill, Griffith et Roth sont des exemples parfaits qui démontrent à quel point l’influence des Canadiens au baseball est sous-estimée », a tenu à souligner Tom Valcke, le président du Temple de la renommée du baseball canadien.

Parlant de l’intronisation de Roberto Alomar, le président Valcke a précisé : « Nous ne cherchons pas être identifié comme le Temple de la renommé des Expos et des Blue Jays, mais Roberto Alomar a été un si grand athlète durant son séjour chez les Blue Jays que nous croyons qu’il a été une source de motivation importante chez les jeunes joueurs partout au Canada. Il a sans aucun doute contribué au développement d’une foule de joueurs d’avant-champ! Être un joueur de deuxième but exceptionnel comme il l’a été a marqué l’imaginaire de nombre de nos compatriotes qui ont pu rêver qu’un jour, à force de travail, ils seraient exactement comme Roberto Alomar. Pour un tel apport, il nous faut l’honorer à St. Marys au mois de juin. »

Notes biographiques :

Paul Quantrill
« Le baseball a toujours été une partie importante de ma vie et de celle de ma famille. Recevoir l’appel de St. Marys pour m’informer que je serais intronisé au Panthéon du baseball canadien a semé une joie indescriptible dans ma famille », a avoué Quantrill de sa résidence à Port Hope en Ontario.

« Le Temple de la renommée du baseball canadien représente une grande famille où tous ont démontré beaucoup d’amour pour un sport qu’ils ont d’ailleurs toujours respecté. J’espère que mon enthousiasme et ma passion véritable pour ce jeu d’enfant se reflèteront sur le Temple. Merci pour le grand privilège qui m’est accordé. J’ai vraiment bien hâte de me rendre à St. Marys avec Robbie et les représentants des familles Griffith et Roth. »

Quantrill a fait ses études à l’université de Wisconsin-Madison d’où il a été repêché une première fois, en 26e ronde, par les Dodgers de Los Angeles en 1986. Puis, en 1989, il a été sélectionné une deuxième fois, cette fois-ci par les Red Sox de Boston à la 6e ronde.

Il a amorcé sa carrière dans les ligues majeures dans l’uniforme des Red Sox le 20 juillet 1992, tandis qu’il lançait pour la dernière fois dans les grandes ligues le 27 septembre 2005 avec les Marlins de la Floride. Entre ces deux dates, il a évolué avec les Phillies de Philadelphie, les Blue Jays de Toronto (son plus long séjour avec une équipe, soit de 1996 à 2001), les Dodgers de Los Angeles, les Yankees de New York et les Padres de San Diego.

Quantrill a également lancé pour l’équipe canadienne lors de la Classique mondiale de baseball de 2006 en plus d’agir comme entraîneur pour cette même formation lors de la deuxième édition du tournoi, en 2009. À ce dernier tournoi, il a œuvré avec le gérant Ernie Whitt et les entraîneurs Larry Walker et Bernie Soulliere (tous intronisés au Temple en 2009). Il a de plus travaillé avec Greg Hamilton au sein de l’équipe nationale junior.

Reconnu pour la précision de ses tirs et pour la qualité de sa balle tombante, Quantrill a participé à 386 matchs avec les Blue Jays entre 1996 et 2001, ce qui lui vaut le quatrième rang à ce chapitre dans l’histoire des Jays. Il a remporté 30 victoires en plus d’en protéger 15 autres, et ce, tout en maintenant une moyenne de points mérités de 3,67.

En14 saisons dans les ligues majeures, il a été lanceur partant lors de 64 des 841 matchs auxquels il a participés, compilant un dossier de 68 gains et 21 sauvetages avec une moyenne de points mérités de 3,83. Il a inscrit 725 retraits sur des prises en 1 255 manches lancées.

« Q », comme il est surnommé par ses amis et ses coéquipiers a été le lanceur de l’année pour les Blue Jays en 2001, année où il a également été sélectionné pour le match des étoiles du baseball majeur. Il a mené la ligue Américaine au chapitre du nombre de participations à de matchs cette saison-là avec 80. Il a également maintenu un pourcentage de victoire/défaite de 84,6 %, avec 11 gains contre seulement deux revers, ce qui est devenu le deuxième meilleur pourcentage de l’histoire des Blue Jays.

Par la suite, il a aussi mené la Ligue nationale pour les apparitions au monticule en 2002 (86) et en 2003 (89) en plus de mener la Ligue américaine au même chapitre en 2004 avec 86.

Ses présences dans 841 matchs en carrière et dans 89 rencontres lors de la saison 2003 sont d’ailleurs des records canadiens.

Roberto Alomar
« C’est est un honneur et un grand privilège que d’être intronisé au Temple de la renommée du baseball canadien », s’est exclamé Alomar, qui est justement à Toronto pour la promotion de sa nouvelle compagnie de vêtements.

« Mes années avec les Blue Jays compteront toujours parmi mes meilleurs souvenirs en carrière. J’ai adoré cette équipe tout comme j’ai toujours aimé nos partisans canadiens. J’ai vécu ici les meilleures années de ma carrière. »

Alomar a amorcé sa longue carrière dans les ligues majeures avec les Padres de San Diego en 1988. Il a été un des éléments clés d’une des plus importantes transactions de l’histoire des ligues majeures, le 5 décembre 1990, quand avec Joe Carter il a pris le chemin de Toronto en échange de Tony Fernandez (intronisé en 2008) et de Fred McGriff.

Alomar, qui a roulé sa bosse durant 17 saisons dans le baseball majeur, a également endossé l’uniforme des Orioles de Baltimore, des Indians de Cleveland, des Mets de New York, des White Sox de Chicago et des DiamondBacks de l’Arizona. Mais son plus long séjour avec une équipe a été avec Toronto où il a aidé les Blue Jays à gagner deux séries mondiales de suite, en 1992 et en 1993.

Le joueur de deuxième-but vedette a été sélectionné à douze reprises pour le match des étoiles du baseball majeur, dont cinq fois alors qu’il portait les couleurs des Jays. Il a également mérité cinq de ses dix « Gants d’or » et un des ses quatre « Bâtons d’argent » en carrière lors de son séjour dans l’uniforme torontois. Celui qui a hérité du titre de « Joueur le plus utile de la série de championnat de la Ligue américaine » de 1992 a également été nommé « Joueur de l’année » chez les Blue Jays en 1991, 1992 et 1995. Après avoir pris sa retraite, les Jays ont inscrit son nom sur le « Level of Excellence » de l’équipe.

Avec la formation torontoise de la Ligue américaine de baseball, il a maintenu une moyenne au bâton de .307, ce qui le place au premier rang de l’histoire de l’équipe. Il a terminé sa carrière fort d’une moyenne à la frappe de .300 en saison régulière et de .313 en séries éliminatoires. Ses 206 buts volés avec l’équipe ontarienne lui permettent d’occuper le deuxième rang des meilleurs voleurs de buts de la formation derrière Lloyd Moseby. Finalement, au total en carrière, Alomar a commis rien de moins que 474 larcins!

Sa moyenne de présence sur les buts de .382 chez les Blue Jays (.371 en carrière), le classe au quatrième rang de l’histoire de l’équipe. Alomar a réussi 832 coups sûrs, dont 55 coups de circuit avec les Blue Jays, lui qui a amassé 2 724 coups sûrs et 210 circuits en 2,379 matchs en carrière.

Calvin Griffith

Né Calvin Robertson le 1er décembre 1911 à Montréal, le frère de Sherry Robertson (intronisé en 2007), était également le neveu de Clark Griffith, un ancien joueur des ligues majeures qui était à l’époque propriétaire des Sénateurs de Washington.

Calvin est née au sein d’une famille pauvre et quand son père biologique, Jimmy Robertson, est décédé, Clark Griffith l’a adopté, c’était en 1924. Le jeune homme est devenu un fin connaisseur de baseball sous la tutelle de son oncle.

Calvin a pratiqué le baseball et le basketball au Staunton Military Academy de 1928 à 1933. Puis, il a joué au baseball à l’université George Washington à compter de 1933.

De 1937 à 1941, il a géré des équipes de baseball dans les ligues mineures à Chattanooga et à Charlotte. Il a occupé plusieurs postes administratifs dans l’organisation des Sénateurs, incluant celui de trésorier avant de devenir vice-président en 1942.

Au début des années 1950, Calvin avait la responsabilité des opérations de l’équipe et il en est devenu le propriétaire en 1955 suite au décès de son père adoptif.

Calvin Griffith a joué un rôle décisif dans le déménagement de la franchise des Sénateurs au Minnesota en 1961. Par la suite, il a été propriétaire principal et président des Twins du Minnesota durant 24 ans.

Avec Calvin Griffith à sa tête, les Twins ont gagné trois fois le championnat de la division ouest de la Ligue américaine, soit en 1965, 1969 et 1970 et un championnat de la Ligue Américaine en 1965. L’équipe a été hôtesse du match des étoiles de 1965. D’ailleurs, pour cette fameuse année 1965, Calvin Griffith a reçu le prix du dirigeant de l’année dans la Ligue américaine de baseball.

Il a été intronisé au Temple de la renommée des Twins en 2000. Afin de lui rendre hommage, l’organisation des Twins a alors nommé son prix du joueur le plus utile à l’équipe, le prix Calvin Griffith. Soulignons que le Canadien Justin Morneau a mérité ce prix en 2006 et 2008.

Il y a également une section du stade des Twins, le Metrodome de Minneapolis, nommé en son honneur, les « Calvin’s Seats » qui sont réservés aux familles défavorisées désirant assister aux matchs des Twins.

Quand Carl Pohlad a acheté les Twins pour 38 $ million en 1984, on a pu voir des larmes aux yeux de Griffith lors de la signature du contrat.

Il a vécu la majorité de ses dernières années au Minnesota, étant toujours un assidu aux matchs de l’équipe.

Alan Roth

Alan Roth est né à Montréal le 10 mai 1917.

En 1944, lors d’une rencontre avec Branch Rickey, il a convaincu ce dernier que la moyenne de présence sur les buts était plus importante que la moyenne au bâton!

« Est-ce que ça aiderait les gérants d’équipe de baseball de savoir, par exemple, que tel frappeur à une moyenne au bâton de .220 face aux lanceurs droitiers, tandis que sa moyenne face aux gauchers est de .300? », a-t-il demandé par la suite.

Rickey a été fortement impressionné et a embauché Roth en 1947. La tendance était lancée. À partir de ce moment, l’ordinateur est devenu une des pièces les plus importantes de l’équipement d’une équipe de baseball des ligues majeures.

Roth a compilé les statistiques des Dodgers de Brooklyn, puis des Dodgers de Los Angeles jusqu’en 1964 et on lui doit l’introduction de la moyenne d’efficacité, c’est-à-dire la moyenne au bâton avec des coureurs en position de marquer.

Il faisait le décompte des lancers, calculait, comparait et déduisait et souvent sans même utiliser une calculatrice. Il a d’ailleurs privilégié le calcul à la main durant toute sa carrière.

Il a œuvré comme statisticien lors des matchs de la semaine sur les ondes de NBC et de ABC jusqu’à 1990, fournissant une mine d’informations importantes à des commentateurs tel Al Michaels.

« Longtemps avant qu’il y eût Mary Poppins, il y eut Alan Roth », s’est déjà exclamé le légendaire commentateur des matchs des Dodgers, Vin Scully.

« Si surgissait une question durant un match, on se retournait vers Alan qui se mettait à chercher dans ses cartons et qui toujours nous revenait avec une réponse. C’était merveilleux. »

Il a fait l’objet d’un article de 10 pages dans le magazine Life en 1954. Par la suite, il est devenu l’éditeur de « Who’s Who in Baseball » de 1955 à 1971 et il y a encore aujourd’hui une section de la « Society for American Baseball Research (SABR) » de Los Angeles qui porte le nom d’Alan Roth.

Roth est décédé le 3 mars 1992. Lui ont survécu, son épouse Esther, son fils Michael et sa fille Andrea Western.


Partenaires