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Journée internationale des droits des femmes : Faire croître le sport

Par Melissa Verge

Il n'y a pas de mots d'encouragement, juste un silence absolu, alors qu'une droitière lance une balle après l'autre sur le monticule d’un parc à Fruitvale, en Colombie-Britannique.

Il est difficile de trouver un partenaire d'entraînement dans la ville natale d'Alli Schroder, qui compte moins de 4000 habitants, mais à moins de six mois la phase finale de la Coupe du monde féminine de baseball de la WBSC, elle doit quand même s'entraîner.

C'est une motivation personnelle qui a poussé Schroder à se pratiquer en lançant dans un filet en février dernier et qui l'a aidée à faire tomber les barrières du sport pour d'autres femmes.

La jeune vétéran lanceuse de l'équipe nationale féminine ne ressemblait à aucun des autres joueurs de la Conférence canadienne de baseball collégial il y a trois ans, mais cela ne l'a pas découragée.

La seule chose qui comptait était que la droitière pouvait lancer une balle de baseball.

« Féroce » – c'est ainsi que son entraîneur au sein de l'équipe nationale féminine, Kate Psota, décrit son style de jeu. Elle est concentrée, motivée, c'est une vraie compétitrice. De plus, « elle lance une glissante vraiment très efficace, explique Psota. Elle a le don de déséquilibrer les frappeuses. »

En marchant de l’abri jusqu'au monticule, l’athlète de l'Université de l'île de Vancouver est devenue la première femme à jouer dans la Conférence canadienne de baseball collégial en 2021.

Cette première a eu un effet domino, contribuant à faire progresser le baseball pour d'autres jeunes femmes au Canada. Après elle, d'autres femmes ont joué dans la ligue, notamment Raine Padgham, une autre joueuse de l'équipe nationale féminine, qui évolue à l'Université Thompson Rivers.

« Je pense que c'est très excitant de voir que j'ai pu être la première, mais plus important encore, cela a ouvert la voie, a analysé Schroder, aujourd'hui âgée de 21 ans. Et pour les filles qui ne pensaient peut-être pas que c'était une ligue dans laquelle elles pouvaient jouer, c'est maintenant tout à fait dans leur ligne de mire. »

En plus de jouer pour l'Université de l'île de Vancouver, elle fait partie de l'équipe nationale féminine depuis l'âge de 16 ans. Elle n'était pas consciente des possibilités qui s'offraient à elle dans le baseball féminin, jusqu'à ce qu'elle rencontre une autre Fruitvaleienne, Ella Matteucci. 

Cette dernière s'est rendue chez elle un soir et a demandé à la jeune fille, alors âgée de 12 ans, si elle avait déjà entendu parler du baseball féminin. C'est un moment qu'elle considère comme décisif. Par la suite, elle a joué pour l'équipe provinciale de la Colombie-Britannique, pour les espoirs d'Équipe Canada et finalement pour l'équipe nationale féminine.

L’intégration de Mme Schroder au programme lui a permis de rencontrer une communauté incroyable de femmes qui ont grandi en étant confrontées à des situations similaires à la sienne, dit-elle, qu'il s'agisse d'un cas de discrimination ou du fait d'avoir à pousser plus fort sur le terrain que leurs coéquipiers masculins.

Elle a également montré aux filles de sa communauté les possibilités qui s'offrent à elles si elles décident de se lancer dans le baseball. Avec le succès que Matteucci et Schroder ont connu dans ce sport, elles développent le jeu dans leur ville natale de Fruitvale. Lorsque Schroder était plus jeune, elle était la seule fille de l'équipe. Aujourd'hui, lorsqu'elle y retourne, plusieurs filles jouent dans son ancienne équipe de baseball mineur, dit-elle.

« Cela me montre que les choses changent, dit-elle. Les filles veulent jouer, elles sont enthousiastes à l'idée de jouer, elles veulent être sur le terrain de baseball et je veux vraiment continuer à faire avancer les choses et voir de plus en plus de filles jouer. »

Il est important de promouvoir le baseball féminin au Canada pour continuer à faire évoluer les choses, dit-elle, afin que les jeunes filles sachent qu'il y a des possibilités de pratiquer ce sport si elles se donnent à fond.

Malgré les progrès accomplis, les conversations sont toujours les mêmes qu'il y a 20 ans, lorsque l'équipe nationale féminine a été formée en 2004, a déclaré Psota, qui fait partie du programme depuis sa création.

"On se fait souvent dire "Je ne savais pas que les femmes jouaient au baseball, je pensais qu'elles ne jouaient qu'au softball", a déclaré Psota. Notre objectif et notre rêve sont donc de développer le jeu dans notre propre pays et à l'échelle mondiale. »

Les amateurs de baseball de tout le pays pourront observer l'équipe nationale féminine sur le terrain à Thunder Bay du 28 juillet au 3 août pour la Coupe du monde féminine de baseball.

Pour toutes les filles du Canada à l’écoute, il est important de suivre leur passion et de poursuivre leurs objectifs, a déclaré Schroder, qui poursuivra son propre objectif d'une médaille d'or au tournoi. Il y a neuf ans, elle n'avait pas réalisé qu'il y avait des opportunités dans le baseball féminin, et maintenant elle va jouer dans une Coupe du Monde.

« Pour les jeunes filles, tout ce qui les passionne est réalisable, et il ne devrait pas y avoir de limites à leur passion, comme le genre », a-t-elle déclaré.

« Elles ne devraient jamais cesser de faire ce qu'elles aiment et ce qui les rend heureuses. »


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