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Portrait de l'équipe nationale féminin : apprenez-en plus sur Raine Padgham

Par : Melissa Verge

Il y a eu plusieurs embûches dans la jeune carrière de cette dynamo aux cheveux roses qui voulait simplement jouer au baseball.

Tout a commencé à l'âge de trois ans pour Raine Padgham, dans le cadre du Blast Ball – un sport pour jeunes enfants qui introduit les principes fondamentaux du baseball - lorsque les buts faisaient de drôles de bruits et que les balles étaient en plastique.

« Nous pensions à tous les commentaires que nous recevions des parents : "Votre fille doit-elle lancer aussi fort, doit-elle le faire aussi fort, dites-lui de se calmer" », a déclaré son père, Allan Padgham.

La première année, elle a été exclue du Blast Ball parce qu'elle était trop avancée pour son âge et a dû patienter d'avoir l'âge de s'inscrire au T-Ball. Même là, ce n'était pas évident. D'autres parents ne voulaient pas qu'elle se lance la balle avec leurs enfants parce qu'elle lançait trop fort, a dit son père, et elle devait donc se lancer la balle avec sa mère.

Les obstacles se sont succédé au fur et à mesure que la jeune et talentueuse Padgham progressait dans le sport. Sur le terrain, les joueurs adverses la prennent à partie. Les entraîneurs ne lui donnent pas sa chance sur le terrain parce qu'elle est une fille. De nombreuses personnes, tout au long de sa carrière, lui disent qu'elle finirait par passer au softball ou qu'elle arrêterait tout simplement de jouer.

Il y avait cette crainte constante que si elle commettait une erreur, elle serait encore plus mal vue en raison de son sexe. Ce doute a motivé Padgham, alors âgée de 18 ans, à se surpasser. Elle ne pouvait pas compter sur les autres pour l'aider à prendre confiance en elle, alors elle l'a fait elle-même.

Elle a commencé à travailler plus fort lorsque les estrades étaient vides. Elle passait de nombreuses heures sur le monticule et à s'entraîner afin d'être la plus performante possible lorsqu'elle entrait sur le terrain. Ce qui aurait pu être une marque de respect en tant que membre masculin des équipes dans lesquelles elle jouait a été pour elle une bataille difficile pour en arriver là.

Au lieu d'abandonner, elle a redoublé d'efforts.

« Il est certain que je me suis beaucoup entraînée, très fort, que j’ai pris beaucoup de temps dans ma journée pour m'entraîner un peu plus que les autres afin de prendre confiance en moi, a-t-elle déclaré. Je sais ainsi que si un roulant est frappé dans ma direction ou que je dois lancer une manche et que je dois retirer un certain nombre de personnes pour gagner le match, je sais que je peux le faire et, petit à petit, en prouvant que je peux jouer, je gagnerai le respect de mes coéquipiers et coéquipières. »

Il en a toujours été ainsi sur le terrain pour elle, mais son amour pour le côté compétitif du baseball, les relations qu'elle a nouées et ses compétences au jeu l'ont poussée à continuer.

Sans penser aux sceptiques, mais plutôt à son amour pour le baseball, elle a fait ses débuts avec l'équipe nationale féminine l'année dernière.

C'est l'un des nombreux accomplissements qu'elle a réalisés dans ce sport. Elle s’est fait reconnaître sur les médias sociaux en 2020 lorsqu’une vidéo l’a montré en train de lancer à 83 milles à l'heure lors d'une séance d'entraînement au Camp de haute performance de Baseball B.C.

Anthony Pluta, aujourd'hui gérant de l'équipe nationale féminine, assistait à cette séance d'entraînement. C'était au début de sa carrière dans le baseball féminin et cela lui a vraiment ouvert les yeux sur ce qui était possible, a-t-il dit.

« Elle n'est pas très grande, alors quand j'ai vu ce genre de bras puissant, j'ai été surpris, a déclaré Pluta. Je n'avais jamais vu une fille lancer aussi fort auparavant et je n’ai pu m’empêcher de regarder une nouvelle fois sur le radar. Le fait qu'elle l'ait lancé plusieurs fois de suite ou qu'elle s'en soit approchée plusieurs fois de suite a été une très bonne surprise. »

Ce n'est pas la première fois qu'elle fait tourner les têtes. À 13 ans, elle était la plus jeune joueuse invitée à rejoindre l'équipe des espoirs canadiens à Okotoks, en Alberta. Plus récemment, l'an dernier, elle a été invitée par la MLB à un camp en Floride, et cet automne, elle étudiera à Thompson Rivers grâce à une bourse d'études complète, où elle sera lanceuse pour l'équipe de baseball de l'Université.

C'est une histoire de baseball fascinante qui a failli ne pas se produire. À l'âge de huit ans, elle ne réalisait pas les possibilités qui s'offraient à elle dans ce sport, mais une expérience en tant que préposée au bâton pour les équipes féminines de l'Ontario et de la Colombie-Britannique a changé ses plans.

Le championnat canadien féminin s'est tenu en 2014 dans sa ville natale de Surrey, en Colombie-Britannique, un tournoi qui met en vedette les meilleures joueuses de toutes les provinces du pays. Padgham a eu l'occasion d'être la préposée au bâton de l'équipe de la Colombie-Britannique et de l'équipe de l'Ontario. Ce fut pour elle une source d'inspiration, dit-elle, avec quelques frayeurs sur le terrain (le terrain semblait si grand, se souvient-elle, et la course jusqu'au marbre assez éloignée).

« Je ne voulais pas arrêter de jouer au baseball, je voulais juste continuer à jouer, et tout d'un coup, j'ai vu des gens comme celles qui jouaient pour l'équipe nationale féminine, dit-elle. Je me suis dit qu'il y avait une place pour moi, en tant que femme, dans ce sport. J'ai trouvé cela très encourageant et très stimulant, surtout à cet âge-là. »

Le fait de jouer pour l'équipe du Canada a considérablement renforcé sa confiance en elle, tant sur le terrain qu'en dehors. Il était difficile d'être la seule femme dans une équipe en grandissant et cela brisait l'estime de soi d'une jeune athlète de se faire rabaisser simplement parce qu'elle était une fille. Jouer avec d'autres joueuses de baseball talentueuses l'a aidée à réaliser qu'il est normal de faire des erreurs et d'apprendre de ces échecs, dit-elle.

« C'est un grand saut parce que vous avez toutes ces personnes qui sont passées par les mêmes situations que vous et elles savent ce que c'est que d'être la seule fille de l'équipe, dit-elle. Et c'est vraiment un environnement chaleureux avec lequel on peut partager toutes ses expériences. »

L'avenir de la jeune fille de 18 ans dans le baseball semble prometteur. Elle joue actuellement avec les Rangers de Cloverdale en Colombie-Britannique, une équipe préparatoire à l'Université, et rejoindra l'équipe de baseball de Thompson Rivers plus tard dans l'année.

Elle a parcouru un long chemin depuis la petite fille de trois ans qui s'est fait expulser du Blast Ball, jusqu'à ce qu'elle porte le chandail rouge et blanc d'Équipe Canada. Elle veut que les autres jeunes filles sachent qu'il existe des possibilités pour les femmes dans le monde du baseball et que, même si le chemin est semé d'embûches, le jeu en vaut la chandelle.

« Si vous aimez jouer au baseball, ne vous éloignez pas du baseball, dit-elle. Rien n'est jamais facile, que ce soit à l'école, au baseball ou dans la vie. Il faut travailler pour atteindre ses objectifs et s'y tenir s'ils sont vraiment importants pour soi. »

L’équipe national féminine, avec Padgham comme pièce maîtresse au monticule, disputera la ronde de qualification de la Coupe du monde féminine de baseball à Thunder Bay du 8 au 13 août.


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