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Journée internationale des femmes : Sena Catterall

Par : Melissa Verge

Dès son premier souffle de vie, l'une des meilleures joueuses de champ centre de l’histoire d'Équipe Canada a fait partie du monde du sport.

Son nom, Sena Catterall, n'était pas encore connu comme la joueuse la plus utile de l'équipe nationale féminine, mais « Sena » était déjà prononcé par de nombreux amateurs de sport.

En effet, sa mère, Armenia Teixeira, avait baptisé Sena en l'honneur de son pilote de Formule 1 préféré, Ayrton Senna.

Vingt-trois ans plus tard, la joueuse la plus utile de l'équipe nationale féminine en 2024 et la lauréate du prix Ashley Stephenson en 2023 s'est fait un nom dans le monde du sport. Catterall patrouille le champ centre pour le Canada et rend possible ce qui semble impossible. 

Elle a impressionné non seulement les amateurs, mais aussi les dirigeants et les joueuses qui ont été témoins de ses incroyables prouesses athlétiques, notamment lors de la Coupe du monde de l'été dernier à Thunder Bay.

« Je ne pense pas avoir jamais vu, homme ou femme, une meilleure joueuse de baseball, a déclaré Anthony Pluta, gérant de l'équipe nationale féminine. Elle fait des jeux que je ne crois pas possibles et puis vous vous retournez et elle attrape une autre balle. »

Elle est un atout pour son équipe au champ centre, une menace sur les sentiers et lorsqu'elle se présente à la plaque. Elle a frappé .455/.625/.727 avec huit points marqués en quatre matchs lors de la phase de groupe de la Coupe du monde 2023. Lors de la Coupe du monde 2024 à Thunder Bay, elle a frappé pour ,500 avec 10 points comptés et 9 coups sûrs en 18 présences au bâton.

On a demandé à sa coéquipière, Mia Valcke, l'arrêt-court d'Équipe Canada, de choisir un mot pour décrire Catterall.

« Une bête, répond Valcke. Elle a une mentalité de bête. »

Malgré son succès, les choses n'ont pas toujours été faciles pour Catterall, qui a grandi en jouant au baseball comme seule fille dans la plupart de ses équipes.

Sa mère, Teixeira, a vu Catterall essuyer les remarques désobligeantes des entraîneurs de l'équipe adverse à de nombreuses reprises, mais elle a persévéré.  

Elle les entendait dire au lanceur masculin « écoute, tu peux l'avoir, c'est une fille », se souvient-elle.

« Il leur est impossible de comprendre que les filles peuvent être aussi bonnes qu'eux », dit-elle. 

Maintenant qu'elle est fière d'être membre de l'équipe canadienne, les défis auxquels Catterall est confrontée en tant que femme dans le baseball ne sont pas liés aux commentaires des autres.

Il s'agit plutôt de savoir, depuis qu'elle a atteint ce stade, ce qu'elle peut faire à partir de maintenant.

Elle espère qu'ils pourront créer plus d'égalité des chances pour les femmes dans le baseball. Au niveau international, les choses stagnent, dit-elle, et elle aimerait voir plus d'équipes participer à la Coupe du monde et créer un tournoi plus compétitif.

« Il serait plus agréable de voir une certaine croissance au niveau national et international », a-t-elle déclaré.

Sur le plan international, la Coupe du monde 2024 qui s'est déroulée à Thunder Bay l'année dernière a failli ne pas avoir lieu, après que les demandes de financement de 300 000 $ au gouvernement fédéral pour 2023 et 2024 aient été initialement rejetées. C'est grâce à une contribution de 300 000 $ de Baseball Canada que le tournoi a pu avoir lieu à Thunder Bay.

Mme Catterall a été surprise de constater cette situation en raison du nombre de femmes qui continuent de pratiquer ce sport. Cependant, il est nécessaire que le baseball féminin soit soutenu financièrement pour que ces femmes puissent continuer à jouer et à avoir ces opportunités, a-t-elle dit.

« Si nous n'investissons pas dans le sport féminin, il est compréhensible qu'il n'y ait pas d'endroit pour l'accueillir, parce qu'il n'attire peut-être pas autant de monde et d'autres choses de ce genre », a déclaré Catterall.

Si le tournoi n'avait pas eu lieu, le monde aurait manqué les nombreuses attrapées de Catterall lors de la Coupe du monde. Le Canada est reparti avec une médaille de bronze en 2024, un travail d'équipe dans lequel Catterall a joué un rôle essentiel.

Sa coéquipière Zoe Hicks a été surprise de voir qu'une balle qui aurait pu et aurait dû tomber, a été attrapée par une Catterall allongée qui a volé un coup sûr à l'adversaire le 30 juillet lors de leur match contre les États-Unis.

« Je suis au troisième but et je me demande comment elle a pu faire ça, a déclaré Hicks. Je suis littéralement en train de la regarder en temps réel et je me demande ce qui se passe. »

Ce n'est pas la première fois que sa performance impressionne Hicks. Mais la première fois, c’était lorsqu’elles étaient des adversaires.

Les deux se sont affrontés au Championnat canadien de 2019, Hicks avec l'équipe du Manitoba, Catterall avec l'équipe du Québec.

Jouant dans le camp adverse, elle a été une vraie menace sur les sentiers. Elle a marqué du deuxième but sur roulant à l'avant-champ, se souvient encore Hicks six ans après les faits.

« Je me suis dit ‘’ayoye, cette fille est rapide’’. Je me suis demandé qui c'était. »

Cette athlète talentueuse a passé la majeure partie de sa carrière de baseball à épater tous ceux qui la regardent jouer, qu'il s'agisse de ses coéquipières, de ses adversaires, de ses entraîneurs ou des spectateurs.

Mais elle n’a pas encore atteint tous ses buts.

Elle a un autre objectif à atteindre lorsqu'elle représentera le Canada sur le terrain lors de la prochaine Coupe du monde de baseball féminin.

« Je ne pense pas que je serai satisfaite tant que je n'aurai pas une médaille d'or autour du cou », a conclu Catterall.


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