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Traduction libre, par Jacques Lanciault, d’un texte de Stephanie Myles publié dans le quotidien « The Montreal Gazette » du 9 avril 2011 sous le titre original de « Leagues for kids seeing an upswing »

Plus d’une cinquantaine de jeunes de 10 et 11 ans ont pris place samedi dernier sous la structure gonflée du terrain de football du stade Hébert de Saint-Léonard… pour jouer au baseball.

Il s’agissait tout simplement d’un des nombreux groupes venus participer à une journée animée par les bruits caractéristiques du baseball : le claquement de la balle dans le gant de cuir, le merveilleux son du bâton qui frappe la balle d’aplomb et surtout les multiples cris de joie et les rires à profusion des enfants qui s’amusent.

Le camp d’entraînement s’est amorcé en février et a culminé le week-end dernier à Saint-Léonard, lors des essais en vue de constituer les équipes pour le début de la saison de balle à Montréal, la septième depuis que les Expos ont rendu l’âme.

Dire que la pratique du baseball a diminué à Montréal après le départ de l’équipe des ligues majeures est un euphémisme. Mais, depuis quelques années le sport national des Américains connait un nouvel essor et le programme de Saint-Léonard en est un exemple éclatant!

Il y a cinq ans, l'association du baseball mineur des Saint-Léonard a connu de sérieuses difficultés. Mais, grâce au dévouement d'un groupe de parents et d’entraîneurs bénévoles, elle a retrouvé une belle santé et elle est actuellement en nette progression.

« Le programme atteint en 2011 des sommets incroyables. Nous allons beaucoup trop vite pour les associations des alentours », s’est exclamé Gerry Dupuis, un parent, un entraîneur et aussi un membre du conseil d’administration de l’association, qui, avec Marco Macri, ont piloté à la renaissance du baseball dans une ville ou pourtant le soccer est roi.

En 2006, lorsque Dupuis et Macri ont pris les choses en main, il y avait six équipes. Malgré l’envoi de nombreux courriels d’invitation à une assemblée générale, seulement quatre parents se sont présentés. Un an plus tard, l'association n'avait plus d'argent.

Un tournoi de poker annuel a été mis sur pied et il a connu un énorme succès, résolvant ainsi en partie les difficultés financières du groupement. Lentement mais sûrement, l’association s’est reconstruite et de nouvelles personnes se sont impliquées. Lors de la dernière assemblée générale, près de 40 parents étaient présents, et ce, même si les Canadiens disputaient ce soir-là un match face aux Bruins de Boston. Cette saison, Saint-Léonard présentera 14 équipes sur le terrain.

Au cours des dernières années, l'association est passée de 77 joueurs inscrits pour l’été, alors que 180 se présentaient aux différents camps d’entraînement printaniers des différentes équipes de l’association, puis à 180 véritables inscriptions pour la saison estivale, pour passer cette année à 580 joueurs inscrits! D’ailleurs, il y a des listes d'attente dans les divisions de jeu pee-wee, moustique, atome, tout comme chez les novices.

« Nous visons à ramener la popularité du baseball auprès des jeunes à ce qu’elle était du temps des Expos », a mentionné Dupuis.

Et Macri de renchérir : « Nous avons érigé les fondations de la renaissance, mais ce sont les gens du quartier qui ont relancé le baseball. Ils ont été impressionnants. »

La relance du baseball à Saint-Léonard est une belle réussite, c’est vrai. Mais, un peu partout au Québec on constate également une recrudescence de la pratique du baseball.

« La roue a tourné, » a déclaré Alex Agostino. « Plusieurs associations ont disparu, mais de nouvelles ont pris la place et elles affichent de belles réussites. À titre d’exemple, sur la Rive-Sud, des associations qui n’existaient tout simplement plus comptent aujourd’hui plus de 200 joueurs de baseball. »

Agostino est depuis longtemps une personnalité bien en vue du baseball à Montréal : il est recruteur pour le compte d’une équipe des ligues majeures et il est directeur technique de Baseball Québec, en plus d’agir comme commentateur lors des matchs des Blue Jays de Toronto présentés sur les ondes radiophoniques de CKAC.

Eh oui, les matchs des Blue Jays.

L'idée même que les Montréalais deviennent partisans de l’équipe de baseball de Toronto après le départ des Expos était impensable il n’y a pas si longtemps. Les Red Sox de Boston, peut-être, mais pas les Blue Jays?

« Aujourd’hui, il y a plus de matchs de baseball à la télévision que du temps des Expos », révèle Agostino. « Les enfants peuvent maintenant s’identifier aux joueurs des Blue Jays et l’équipe de Toronto fait tout en ce sens. Les enfants les regardent jouer à la télévision, puis ils imitent ce qu'ils voient. »

« Quand Agostino, adolescent, jouait au baseball à Saint-Bruno, il était un parmi un groupe de quelque 250 enfants jouant au baseball. Il y a cinq ans, dans cette municipalité de la Rive-Sud de Montréal, il n’y avait plus que 50 joueurs.

“L'association se mourait », dit-il.

Cette année, Saint-Bruno est de retour à la vie dans le monde du baseball avec au moins 150 joueurs. Ils ne sont pas de retour comme au bon vieux temps, mais ils sont pas mal en avance par rapport où ils se situaient il n’y a pas si longtemps.

Agostino explique que la décroissance du baseball s’est amorcée bien avant le départ des Expos. L’amour des jeunes pour le baseball a commencé à chuter quand l’équipe a commencé à se départir de ses grandes vedettes. Puis, les effets dévastateurs de la grève de 1994 se sont fait sentir jusqu'au tournant du siècle. Quand les jeunes nés à cette époque ont atteint l'âge de 5 ou 6 ans, là où ils sont en mesure de choisir un ou des sports qu’ils veulent pratiquer, c’est évident que rares sont ceux qui ont choisi le baseball. Pendant cinq ans, ils ont tout simplement cessé de s’inscrire à ce sport.

Mais malgré l'absence du baseball des ligues majeures dans la région métropolitaine, le baseball continuait tout de même à être pratiqué à Montréal. En fait, ce sport refusait de mourir. Certes, les enfants ne peuvent plus s’identifier à une équipe locale, mais leurs parents, eux, le peuvent encore.


Maintenant que ces parents sont dans la trentaine, ils se souviennent du plaisir qu’ils avaient à jouer et à suivre le baseball et ils essaient de transmettre leur amour de ce sport à la génération qui les suit.

Ou encore, ils sont d'ex-joueurs qui aujourd’hui oeuvrent dans le domaine de l'éducation physique et ils ont une passion d'enseigner ce sport qu’ils connaissent si bien.

« Nous sommes passés de trois programmes sports études à douze, de 100 enfants à environ 400 aujourd’hui! », affirme Agostino. « Nous nous sommes retrouvés avec seulement cinq équipes de calibre midget AAA, puis maintenant, nous sommes de retour avec 10 formations. »

« Il y a environ 80 joueurs qui jouent au baseball au niveau collégial à Québec et à Trois-Rivières », a ajouté Agostino. « Et il y a 41 athlètes québécois qui évoluent au sein des différentes divisions de la NCAA aux États-Unis. »

En 2004, l’année où les Expos ont rendu l’âme, il n’y en avait que 20!

Macri a été un grand partisan des Expos et il a joué au baseball à Saint-Léonard dans sa jeunesse.

Lorsque le moment est venu pour ses enfants de choisir un sport, il ne voulait pas les pousser vers le baseball tout simplement parce qu'il avait pratiqué ce sport. Mais, s’ils choisissaient le baseball, c’est certain qu’il pourrait les aider.

Jonathan Rinaldi, le neveu de Macri est âgé de 12 ans. Il a joué au football pendant deux ans, puis il a découvert le baseball grâce à son oncle. Et depuis, il joue au baseball.

« Il faut avoir bon œil pour voir le contact de la balle avec son bâton. Il faut posséder un bon bras, avoir un bon gant », a déclaré Rinaldi, qui est un partisan fanatique des Blue Jays. D’ailleurs, l’an dernier il a assisté en personne, pour la première fois de sa vie, à un match de son équipe favorite, et ce, lorsque lui et ses coéquipiers se sont rendus à Toronto et ont pris place dans les gradins du Centre Rodgers pour voir les Jays vaincre les Tigers de Detroit.

Dupuis espère pouvoir contribuer à créer une tradition du baseball dans sa région, de sorte que dans dix ans ce sont les enfants d’aujourd’hui qui prendront la relève pour perpétuer ce sport à Montréal, une ville où assurément il n’y aura toujours pas d’équipe des ligues majeures.

« Où vont-ils pouvoir regarder pour trouver l’inspiration nécessaire pour aller plus loin, étant donné l’absence des Expos », dit-il.

Macri, lui pense que sa récompense sera de constater les progrès des jeunes à qui il aura permis de jouer au baseball.

« En voyant les progrès des enfants qui, il y a deux ans, pouvait à peine attraper une balle et qui aujourd’hui tentent leur chance avec des équipes de classe A, voilà une vraie récompense », dit-il.

Et au sein de son association, on cherche à créer une atmosphère familiale entourant le baseball. On planifie des programmes doubles le vendredi soir avec des équipes de groupes d'âge différents, et ce, dans le but de réunir la grande famille du baseball de Saint-Léonard, très unie même si elle prend de l'ampleur.

« Comme dans votre famille, ici tout le monde connaît le nom de chacun », mentionne Macri qui conclut ainsi : « Vous vous arrêtez pour un petit 20 minutes et vous y restez pendant deux heures! »

Au Québec, les jeunes évoluent au sein des divisions de jeu novice à midget :

Année   Joueurs    Équipes
1985     33,369       2,888
1990     33,528       3,048
1995     46,618       4,238
2000     29,469       2,679
2005     20,423       1,721
2007     18,076       1,490
2008     18,954       1,534
2009     19,212       1,578
2010     20,059       1,624

(Source : Baseball-Québec)
 


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