Ottawa, Ontario - Si vous avez porté les couleurs de l’équipe nationale de baseball féminin au cours des dernières années, les probabilités que vous ayez voyagé à Cuba pour y jouer au baseball sont particulièrement élevées.
En effet, au cours des six dernières années, l'équipe nationale féminine s’est rendue à Cuba deux fois, tandis qu’un groupe de jeunes filles d’âge bantam, les futures espoirs de l’équipe nationale, s’y est retrouvé pour jouer au baseball sous le soleil au cours des trois dernières années.
« C'est une belle occasion pour nos athlètes de vivre une expérience culturelle tout en jouant au baseball dans un pays où ce sport est une passion », précise l'entraîneur-chef de l’équipe nationale féminine, André Lachance. « Nous avons une relation formidable avec la fédération cubaine de baseball, ce qui rend nos décisions de nous y rendre chaque année des plus faciles à prendre. »
Plus tôt ce mois-ci, la troupe nationale féminine a disputé une série de six matchs à Cuba face à deux équipes nationales, celle du Venezuela et évidemment celle de Cuba. La série a servi de préparation en vue de la Coupe du monde de baseball féminin qui aura lieu à Edmonton en Alberta du 10 au 19 août prochain.
Au final, Équipe Canada a inscrit quatre victoires aux dépens des Cubaines, tandis qu’elle partageait les honneurs des deux rencontres disputées face aux Vénézuéliennes.
« La série a été une expérience inestimable pour notre équipe alors que nos joueuses ont dû sortir de leur zone de confort habituelle pour affronter une vive concurrence dans un environnement étranger », a expliqué Lachance. « La température extrêmement chaude a été un facteur nouveau pour nos filles, tout comme la nourriture cubaine et le style de jeu différent de nos adversaires. »
Lachance estime qu'il s’est rendu à Cuba plus d'une douzaine de fois tout au long de sa carrière dans le baseball. Le fait que le baseball est le sport national à Cuba, combiné à la passion des Cubains pour ce jeu et au talent de leurs athlètes a fait de Lachance, un amateur inconditionnel de la culture cubaine et de leur façon de jouer au baseball.
« Je jurerais que dans une autre vie j’ai été Cubain », a laissé entendre Lachance avec un large sourire. « J'aime vraiment l’esprit de compétition qui s’empare d’eux lorsqu’ils prennent place sur un terrain de baseball et je prends un infini plaisir à interagir avec le peuple cubain. »
« D’ailleurs, j'ai toujours hâte de me rendre à Cuba. »
Au fil des ans, Lachance a tissé des liens durables avec des légendes du baseball cubain, dont Lazaro Valle, German Mesa et Enriquito Diaz. Et Lachance les invite d’ailleurs régulièrement, ainsi que d’autres baseballeurs cubains, à venir donner un coup de main lors des séances d’entraînement de ses équipes.
« Ces joueurs ont été des athlètes de classe mondiale et ils auraient été de grandes étoiles dans les ligues majeures s'ils avaient vécu en dehors de Cuba », a-t-il précisé. « Les avoir avec nous pour des séances d'entraînement est une expérience formidable pour notre équipe. »
La riche histoire du baseball à Cuba a commencé après la guerre hispano-cubaine, car avant cela, le baseball était interdit sur l'île.
« À l’époque de la guerre entre Cuba et l’Espagne, le baseball a été utilisé comme une arme politique contre l'Espagne », a fait remarquer Margarita Mayeta, la directrice du baseball féminin au sein de la fédération cubaine de baseball. « Les autorités espagnoles ont interdit la pratique du baseball sur l'île, mais nous avons quand même continué à jouer et à combattre les Espagnols à la guerre. »
Du côté des hommes, les équipes nationales cubaines sont une puissance mondiale reconnue, à preuve les médailles remportées par le passé à la Coupe du monde de baseball, aux Jeux panaméricains, aux Jeux olympiques et lors de la Classique mondiale de baseball! En ce qui concerne le baseball féminin, comme au Canada, la nation cubaine est en développement et elle utilise des événements comme la Coupe du monde de baseball féminin pour grimper au classement mondial.
« Chaque année nous disputons plusieurs tournois comme le “Festival de la journée des femmes” en mars », a ajouté la directrice Mayeta. « Les occasions sont nombreuses pour les filles d’ici de jouer au baseball et de s’améliorer. Nos équipes provinciales sont très fortes d’ailleurs. »
Madame Mayeta est également très heureuse de ses relations avec l'équipe nationale canadienne. Selon elle, la série a bénéficié aux deux équipes en vue du prochain tournoi de la Coupe du monde.
« Les relations baseball entre Cuba et le Canada sont vraiment positives pour les deux pays », affirme-t-elle. « Le Canada est un porte-étendard pour le baseball féminin et leur présence ici a permis de sensibiliser la population à la beauté du baseball féminin. »
Sous la direction de la légende du baseball cubain, Juan Padilla, l'équipe nationale de baseball féminin de Cuba espère être compétitive à Edmonton. Padilla est par ailleurs impatient de se rendre au Canada pour l'événement.
« La présence de Juan Padilla en tant que gérant de l’équipe motive nos joueuses et son expérience est très importante pour nous », a affirmé madame Mayeta. « N’oublions pas qu’à Cuba, il est une légende vivante du baseball. »
« Nous nous attendons à faire bonne impression auprès des amateurs canadiens de baseball féminin, et ce, en donnant le meilleur de nous sur le terrain. Nous allons vers un grand pays composé de gens bien qui au fil des ans a gagné notre respect. »