Par : Melissa Verge
Le contact entre le bâton et la balle est si fluide pour Alizée Gélinas qu'elle ne le sent presque pas.
La Canadienne expédie la balle en plein champ centre et la regarde tomber avec satisfaction de l'autre côté de la clôture du complexe de baseball Albert Park, en Australie.
« Je me disais ‘’oh wow, c'est vraiment très loin’’, a déclaré Gélinas. Oh, wow, c'est au-dessus de la clôture!»
« Bonsoir, elle est partie », aurait dit Rodger Brulotte, l'ancien descripteur des matchs des Expos.
S'il y a de la nervosité à jouer sur une scène internationale, dans un pays étranger et avec une majorité de coéquipières qu'elle vient de rencontrer, Gélinas ne le montre pas.
« Ô Canada, Ô coup de circuit », lance le commentateur alors que la joueuse de 19 ans contourne les buts, son chandail bleu et jaune des Bandits de Brisbane illuminé par les lumières du stade.
Ce coup de circuit est le premier du Showcase du baseball féminin australien, qui s'est déroulé du 9 au 12 mai dernier à Lismore, en Nouvelle-Galles du Sud.
Gélinas était l'une des trois joueuses de l'équipe nationale féminine sélectionnées pour représenter le Canada à cette occasion, aux côtés de ses coéquipières Sena Catterall et Raine Padgham.
Même si le mot « CANADA » n'était pas inscrit sur leur poitrine, elles représentaient leur pays et ont rapporté de l'expérience et des connaissances qui contribueront au succès de l'équipe nationale féminine.
Peu importe la situation sur le terrain, les joueuses australiennes ont gardé leur enthousiasme, criant toujours des encouragements à leurs coéquipières, a dit Gélinas.
C'est cette même énergie qu'elle espère ramener au pays pour la Coupe du monde féminine de baseball qui aura lieu cet été, du 28 juillet au 3 août, à Thunder Bay.
« Cela aide vraiment, je l'ai vu de mes yeux, dit-elle. Notre équipe n'était peut-être pas composée des meilleures joueuses, mais nous étions toutes là les unes pour les autres et nous nous encouragions mutuellement, ce qui nous a permis d'aller loin dans le tournoi. »
Les Bandits ont remporté la médaille d'or en battant les Aces de Victoria en finale par la marque de 4 à 2. Gélinas a été un élément important de leur équipe, avec une moyenne au bâton de ,667 et cinq points marqués.
Elle n'est pas la seule Canadienne à avoir connu du succès au cours du tournoi.
Sa coéquipière de l'équipe nationale féminine, Raine Padgham, a également joué un rôle clé dans la victoire des Bandits, mettant en valeur ses talents de frappeuse et de lanceuse sur la scène internationale. La jeune femme de 18 ans a affiché une moyenne au bâton de ,444 et une MPM de 2,00 en 7 manches lancées.
Le fait d'avoir plus de manches à son actif en tant que lanceuse partante lui sera bénéfique dans son rôle au sein de l'équipe nationale féminine, a déclaré Padgham, qui était partante pour les Bandits et a participé à la finale.
« Lors du match pour la médaille d'or, je pense que le fait d'être une situation de pression élevée au monticule m'aidera vraiment à me préparer pour la Coupe du monde », a déclaré Padgham.
Le succès que les Bandits ont connu sur le terrain tout au long de la compétition est en partie dû au travail de préparation qu'ils ont effectué en dehors du terrain.
Ils ont fait des recherches approfondies sur les joueuses qu'ils allaient affronter, de sorte que lorsqu'une frappeuse se présentait au marbre ou qu'une lanceur se présentait au monticule, elles savaient déjà à quoi s'attendre, a déclaré Sena Catterall, la troisième joueuse canadienne à participer à l'événement.
Cette recherche l'a particulièrement aidée en défensive, donnant à la jeune athlète la chance de faire un jeu sur ce qui aurait autrement été un coup sûr.
« Je dirais que cela m'a beaucoup aidée sur le terrain parce que j'ai pu me positionner différemment par rapport à différentes frappeuses et obtenir des retraits qui n'en auraient peut-être pas été si je les avais jouées normalement », a déclaré Catterall.
Cette analyse approfondie d'avant-match est quelque chose qu'elle espère apporter à l'équipe nationale féminine cet été.
Elle s'est imprégnée de tout cela lors du tournoi, en s'inspirant de certaines des joueuses de baseball australiennes plus âgées. Tout comme elle souhaitait apprendre d'elles, les gradins lors des matchs étaient remplis de jeunes filles désireuses d'apprendre d'elle et des autres joueuses. Après le match, elles se pressaient autour d'elles pour demander des autographes.
« Le simple fait de savoir qu'elles ont des opportunités pour l'avenir et des possibilités pour jouer est énorme pour elles et je suis fière que nous ayons pu leur offrir cela », a-t-elle déclaré.
La jeune femme de 22 ans leur a donné beaucoup à voir, volant deux buts et marquant six points au cours de la compétition.
C'est la même énergie qu'elle espère apporter à la Coupe du monde cette année.
Non seulement pour le succès du Canada, mais aussi pour l'avenir du sport - les jeunes filles qui regarderont dans les gradins, tout comme elles l'ont fait en Australie.
« L'opportunité que ces filles ont de voir certaines des meilleures joueuses du monde s'affronter à un haut niveau, je veux dire que j'aurais aimé avoir cela quand j'étais enfant », a-t-elle déclaré.
« Si elles sont capables de voir cela, de regarder des athlètes comme ça, elles ont un avenir à construire et je pense que c'est vraiment important pour les jeunes filles », a-t-elle ajouté.